Sortir de nos prisons

Homélie du frère Philippe Verdin – Mercredi 22 avril 2020

Nous venons d’entendre, dans la première lecture, le récit de la libération de Pierre par un ange, dans les Actes des Apôtres. L’épisode se reproduira au chapitre 12 des Actes, comme un décalque mimétique de la résurrection du Christ.

On est enfermé. Dans la nuit, un ange nous visite. Il ouvre les portes. Il nous rend libres, nous rend à la lumière. On sort enfin du confinement…. Nous sommes libérés pour notre salut, mais aussi pour que nous puissions porter au peuple « les paroles de la vie. » Notre vie chrétienne, notre destiné de baptisés, c’est donc de vivre une résurrection à la manière du Christ : sortir du tombeau, des prisons, être arrachés aux chaines qui nous aliènent… pour servir nos frères et annoncer la vérité.

Sommes-nous prêts à sortir de nos prisons ? On possède beaucoup de témoignages de prisonniers qui furent désemparés quand on les libéra d’un long internement Certains regrettent même le temps de la captivité : « la vie était réglée. On décidait pour moi, c’était plus facile. J’avais à manger, un lit… Maintenant, je dois me débrouiller ! » Ce sont les jérémiades du peuple juif dans le désert : « Au moins, en Egypte, on avait la soupe à l’oignon ! »

Le péché nous aliène, il nous fait horreur… mais reconnaissons qu’il est confortable. Il faut un certain courage pour suivre l’ange qui vient nous libérer sans prévenir !

C’est pourquoi Jésus s’apprête à nous donner l’esprit-saint. Cet Esprit de force qui nous entraine. Cet esprit de feu qui consume le péché qui nous tient prisonnier. C’est pourquoi nous avons allumé un feu durant la nuit de pâques. C’est l’annonce du feu que Jésus est venu mettre sur la terre. Ecoutons Origène : « Que décore-t-il Dieu qui est feu ? Nous ne sommes pas stupides au point de penser que Dieu, qui est feu, dévore du foin, comme un ruminant. Non. Dieu qui est feu dévore notre péché, le consume, le purifie. Plaise à Dieu que notre terre soit embrasée du feu divin pour que soient brûlés les orties et les chardons du péché. »

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