Se fier à Jésus

Homélie du frère Christian Eeckhout – Dimanche 10 mai 2020

Une question à chacun-e : « A qui peut-on se fier ? » Croyez-vous vraiment en Jésus ?

Vous savez déjà, depuis dimanche dernier, que ‘la porte’ (Jn 10,7) grande ouverte qui mène à la Vie nouvelle, c’est l’homme debout, celui qui fait honneur à Dieu (cf. St Irénée), le Seigneur Vivant : oui Jésus le Christ ressuscité, comme il l’avait dit ! ».

Mais quand nous sommes tristes, n’avons-nous pas tendance à fermer la porte ? La pandémie a attristé tant de personnes. Celles qui ne pouvaient sortir, ni recevoir famille ou amis, étaient ‘confinées’ par peur ou réalité de maladie, isolées ou réduites à la solitude.

Jésus, lui, ne veut pas rester enfermé : il veut partir en avant, libre, faire face au mal, à la mort ! De la porte, il s’en va être notre chemin ! Jésus s’en va donc mais il prend soin de réconforter ses disciples tout tristes et angoissés.

En quelques mots, il leur dit deux choses : qui il est et où il va. En substance, ‘je ne vais pas vous mentir’ : « Je suis le chemin et la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n’est par moi. » (v.6). et je vais vous préparer une place». (cf.v.2).

Pour un individu lambda, ces paroles sont plutôt surprenantes, dures à avaler. Mais ce sont des paroles sûres car : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père (v.2). Jésus nous invite à vivre avec Lui, à nous établir dans la communion de son Père, nombreux, autant que nous sommes. Et le lieu, la place qu’il nous propose c’est un « topos » (v.2). Dans l’évangile de saint Jean c’est souvent l’endroit d’une rencontre et d’une manifestation divine.

Il est bon de remarquer que, lorsque Jésus affirme la vérité de son départ, de sa mort, il se fait vraiment proche de ses disciples. Jésus veut réconforter et nous consoler, comme s’il disait : ‘Je veux vous faire sentir ma venue toujours actuelle et mon accueil.’ Je vous reste proche, je suis vrai avec vous et je vous ouvre l’avenir. C’est bien pour les faire grandir dans la confiance ! « Je reviendrai et je vous prendrai avec moi » (v.3).

« Où vas-tu ? » (v.5) insiste Thomas, qui s’inquiète de la destination. Jésus répond par le cheminement et l’encouragement. Il fait passer Thomas du simple savoir à la connaissance : La révélation profonde que lui et le Père sont un, sont présents. L’accès à Dieu passe par Lui.

Jésus est authentique en sa parole. Il n’y va pas ‘par quatre chemins’. Or, le chemin ne se découvre-t-il pas en marchant ? C’est en mettant toute la personne de Jésus dans notre vie que nous Le rencontrerons, en croyant en Lui, en sa Parole, dans les merveilles des œuvres qu’il a faites, le don de sa vie, la victoire sur le mal par son pardon sur la croix, la porte de sortie de la mort par sa résurrection.

Le chemin que nous cherchons, c’est Jésus lui-même. La vérité, la réalité de Dieu que nous voulons connaître, c’est Lui. Il est cette vie que nous désirons tant : cette vie en plénitude ou dans l’éternité de Dieu, nous l’aurons par Lui, qui nous reste si proche, avec Lui qui nous accompagne et par l’espérance assurée que nous pouvons mettre en Lui !

Se fier à Jésus, oui, car c’est le meilleur GPS de notre vie !

En « passant par lui », nous avons l’assurance d’être adoptés par Dieu et pardonnés !

C’est pour cela que saint Pierre nous invite à croire à la parole du Seigneur, à rester assidus à la prière (v11 et 1 P 2, 8 ; Ac 6,4) et à « proclamer les hauts faits de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1P 2,9). Dès lors les « grandes œuvres » (v.12) du « peuple de Dieu » sont de témoigner que Dieu « a montré son amour, sa miséricorde » (1P 2,10) et qu’une communauté chrétienne est capable de réconciliation des croyants autant que de créer une diaconie pour des fonctions nouvelles dont elle a besoin. Amen.

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