Homélie du frère Franck Guyen – Vendredi 18 septembre
La présence de femmes dans la compagnie de Jésus était exceptionnelle pour l’époque. En disant cela, nous entrons dans la question de la place de la femme dans la société, et plus fondamentalement la question des genres : qu’est-ce qu’être un homme, qu’est- ce qu’être une femme ?
Les positions varient sur un continuum allant du tout biologique – 100 % inné – au tout sociologique – 100 % acquis. Les protagonistes du débat sociétal actuel disposent tous d’arguments imparables et ils ne comprennent pas qu’on puisse être en désaccord avec eux.
Combats de rues, de tranchées, combats de coqs. On y entre bardé de ses certitudes et l’on en ressort rempli d’aigreur. Ces débateurs me font penser à des billes qui s’entrechoquent dans une boîte.
Quand Jésus survient, quelque chose se passe, que j’appelle « l’effet Jésus » : Jésus ouvre une nouvelle perspective, il donne une dimension verticale à nos combats à vue trop courte.
Voyez par vous-mêmes comment Jésus répond aux Pharisiens qui lui demandent s’il est permis de répudier sa femme. Jésus part toujours de plus haut, de plus profond.
L’effet Jésus : il ouvre la boite. Think out of the box disent les Anglo-saxons. Penser en dehors du cadre : le point de vue change et non le cadre.
Une femme rencontre Jésus. Il la regarde. Il la voit dans le rôle qu’elle assume comme femme. Mais il la voit plus grande que cela, il la regarde d’un point de vue plus profond que cela.
Pour moi, quand Jésus rencontre une femme, il la voit dans sa singularité unique, qui dépasse sa simple appartenance à un genre. Elle est cette créature humaine merveilleuse appelée à entrer dans l’amour trinitaire.
Jésus : une présence qui m’aspire vers le haut. Avec tout ce qui faisait que je me tapais la tête contre les murs et qui maintenant s’ordonne dans un dessein qui me dépasse et m’émerveille.
L’effet Jésus.