Homélie du frère Maurice Billet – Mardi 24 mars 2020
C’est la fête d’Oscar Romero, archevêque de San Salvador, prix Nobel de la Paix. Il a été assassiné le 24 mars 1980. Et canonisé le 14 octobre 2018, en même temps que le pape Paul 6.
Dans le récit évangélique de ce jour, il y aurait beaucoup à dire. Retenons quelques points.
1. Avant de rencontrer le malade Jésus s’informe à son sujet. Il est infirme depuis 38 ans. Il est inguérissable. Jésus va à l’essentiel. Il pose au malade la question : « Veux-tu être guéri ? » La réponse de l’infirme manifeste sa préoccupation principale : sa guérison est impossible à cause de son état. Il n’a personne pour le plonger dans la piscine. Cet homme est seul. « La plus grande pauvreté, c’est de ne compter pour personne. » a déclaré sainte Teresa de Calcutta.
Pensons aux solitudes qui sont la conséquence de la contagion actuelle, devenue pandémie. Ces solitudes, dues au confinement, sont lourdes pour tous, particulièrement pour les personnes dépendantes ou isolées.
2. Franchissons avec le Christ la porte de la piscine de Bethzata. Le nom de cette porte, selon les exégètes, peut avoir deux significations. Le plus connu, « porte des brebis », c’est par cette porte que passaient les agneaux pour y être lavés, avant d’être immolés pour la fête de Pâque. Un autre sens est possible : « la porte est la porte de la compassion, de la miséricorde, la porte des sources. ». Saint Oscar Romero disait : « Jésus, en venant demeurer chez nous a révélé la miséricorde infinie de Dieu devant la misère infinie des hommes »
3. Jésus guérit cet infirme, le jour du sabbat. Ce point est important, car le sabbat est le jour où le peuple juif célèbre sa libération du pays d’Égypte. C’était donc normal qu’il soit guéri ce jour-là. Cet homme est libéré de son infirmité.
4. Les chrétiens ont été plongés dans une piscine, la piscine baptismale. À chacun d’entre nous, le jour de notre baptême, le Seigneur nous a donné sa vie de ressuscité. Il nous dit les paroles dites au paralytique : « Lève-toi, ressuscite, prends en main ton existence et marche. »
Dans les jours que nous vivons, nous pouvons nous rencontrer autrement. Nous pouvons découvrir en nous-même et en ceux qui vivent avec nous des pans de nos existences qui sont souvent occultés par nos vies souvent écartelées pas d’innombrables soucis.
Seigneur, envoie ton Esprit. Donne-nous ce bonheur de découvrir que tu es toujours avec nous, Dieu Emmanuel, dans nos peines et dans nos joies. Merci. Bonne marche vers Pâques.