Le fast-food du Bon Dieu !

Homélie du frère Jean-Baptiste Rendu – Fête Dieu Dimanche 22 juin 2025

Pour les plus jeunes d’entre-nous : savez-vous ce qu’est un FAST-FOOD ?

Pour faire simple, un fast-food c’est quoi : c’est un endroit où l’on mange vite, pas trop cher, et plutôt simple (ce n’est pas de la grande gastronomie !). Les menus sont souvent les mêmes partout, et on est servi en quelques minutes. C’est efficace, standardisé, et ça permet de nourrir beaucoup de monde en un temps record. On dit que ça vient des États-Unis, et plus précisément du Texas. Mais…

Eh bien, l’évangile d’aujourd’hui pourrait bien nous raconter le tout premier fast-food de l’Histoire ! Pas aux États-Unis, mais quelque part en Galilée, au bord du lac, avec un certain Jésus aux commandes. C’est ce qu’on appelle généralement le miracle de la multiplication des pains et des poissons, mais aujourd’hui, je vous propose de le rebaptiser : le fast-food du Bon Dieu !

Pour vous convaincre de mon propos, je vous propose un petit jeu : trouvez-moi 4 ressemblances et 2 différences entre le Fast-Food et ce qui nous est raconté de ce repas miraculeux de l’évangile :

Les ressemblances :

  1. Une nourriture simple : un pain et du poisson. Entre-nous c’est la même chose que le menu « Mac fish » de chez Mc Do.
  1. Pas grand-chose à manger et pourtant on est rassasié (au moins pour un temps). Dans l’évangile il est même précisé qu’il y a des restes (12 paniers). Une manière nous dire que tout le monde est repu !
  1. Un service express, sur place. Pas de grande salle ni de longues tablées, mais un repas partagé sur le pouce, avec quelques serveurs… et un chef d’équipe inspiré. Dans l’évangile on peut voir Jésus en manager : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! »
  1. Une foule immense nourrie d’un même plat. En France, un fast-food peut servir 500 à 1 000 repas par service. Ici, c’est bien plus : 5 000 hommes, sans compter les femmes et les enfants ! Et Dieu sait que les enfants, ça mange aussi…

Les différences : eh oui il y en a parce que cet évangile c’est bien plus que le récit d’un simple repas pris dans un fast-food !

  1. Ce repas est béni de Dieu (pas de bénédiction chez Mac Do !). Alors que dans l’évangile « Jésus prit les 5 pains et les 2 poissons, et levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux ». Autrement dit, celui qui mange de ce repas est béni de Dieu ! Dieu lui offre sa bénédiction. Et recevoir la bénédiction de Dieu c’est recevoir la VIE !
  1. Certes ce repas est pris sur place, mais le lieu du repas n’est pas le même ! Généralement un fast-food se trouve toujours dans un lieu très fréquenté (centre commercial,etc), OR, dans l’évangile cette foule se trouve être dans un lieu DESERT. Dans la bible, le désert à une symbolique forte et ambigüe : c’est tout aussi bien le lieu du doute, du combat, de la solitude que le lieu de la rencontre avec le Seigneur, le lieu du cœur à cœur.
  1. Troisième différence qui n’est pas des moindres : c’est la gratuité. Même si un menu fast-food n’est pas très cher, il faut quand même payer. Ici, Jésus offre tout, sans condition, sans contrepartie. C’est la logique du don pur.

Vous voyez, si l’on prend le temps de s’arrêter sur ce que nous raconte l’évangile (et même sur les détails qui semblent insignifiants), on comprend que ce repas n’est pas un repas comme les autres.

Plus qu’un repas, c’est une expérience spirituelle, à la fois personnelle et communautaire. Jésus y révèle son désir de nous nourrir en profondeur, pas seulement le ventre, mais aussi le cœur. Il nous montre qu’il veut prendre soin de nous et nous combler.

Et ce miracle annonce un autre mystère encore plus grand : celui de l’Eucharistie.

À chaque messe, dans un morceau de pain et un peu de vin, le Christ se donne à nous : Corps livré, Sang versé, pour nous nourrir et nous faire vivre. Ce n’est pas juste un repas symbolique : c’est une rencontre réelle avec Jésus vivant, dans le désert parfois aride de nos vies.

Alors aujourd’hui, pour tant de grâce, nous pouvons « rendre grâce ». Rendre grâce qui en grec, se dit « eucharistie ».

À chaque messe, le Seigneur nous partage sa Vie. Et il nous invite à lui offrir la nôtre, pour qu’elle devienne, elle aussi, une eucharistie — non seulement une action de grâce, mais plus encore : une vie donnée par amour : « le scout est l’ami de tous, et le frère de tout autre scout ».

Aussi, chaque fois que nous vivons cela concrètement, chaque fois que nous faisons de notre vie un don pour les autres, alors oui, c’est la fête pour le Bon Dieu !

 

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