Homélie pour le 26 mars 2020 – par le fr. Christian Eeckhout, op
Une question : Voulons-nous vivre ? Voulons-nous vivre avec Dieu ? Et quand Dieu se révèle dans l’histoire en Jésus-Christ ?
Oui la vie est belle, certes, mais il y a des épreuves en notre vie terre à terre. Et pour peu de choses, nous irions jusqu’à « fabriquer nos dieux ». Alors que Dieu, créateur du monde, a tant fait pour nous tenir en vie et nous donner de l’adorer en liberté, voici que Moïse est obligé de se faire l’interprète des promesses de vie aux patriarches, et d’intercéder pour le peuple qui s’est égaré hors du chemin de vie, s’est écarté de Dieu, s’est corrompu en fabriquant une divinité matérielle, adorant une statue de métal. La sanction est la mort pour ceux-là. C’est le drame de Dieu, de son amour méconnu, de sa sainte colère face à une opposition à la dynamique de libération de la misère qu’Il a proposé. (Ex 32,7-14). Le psaume 105(106) reprend la même idée : Moïse surgit sur la brèche face à la gravité de ce péché d’oublier les actions de Dieu ! Alors Dieu renonce à la punition de mort !
Mille ans ont passé et pourtant des adversaires de Dieu subsistent à Jérusalem, car ils ne voient pas que les œuvres de Dieu se poursuivent en la personne de Jésus qui guérit l’homme tout entier, corps et âme, le libère du mal ; le rétablit dans la communauté des croyants, dans la foi au « Dieu unique ». (Jn 5,31-47). Jésus déclare pourtant ouvertement son projet de nous « sauver », de remplir la mission reçue de son Père, conforme aux Ecritures de la Loi. Il dépendra de chacun de nous de choisir de « venir à Lui » !
S’il y a refus ? Cette impasse dans l’opposition à la révélation de la présence de Dieu en Lui, Jésus la dépasse en portant cette épreuve avec nous, pour nous. Même si seul, il expiera nos péchés, en croix, avec foi et dans le don de soi jusqu’au pardon.
A notre tour aujourd’hui d’intervenir pour que l’humanité ne cède pas à l’individualisme. Ni à la peur de vivre de gestes concrets de sollicitude et de bienveillance pour les autres. La bonne nouvelle est de reconnaître en vérité que Jésus vient du Père des miséricordes pour nous offrir sa vie éternelle. Malgré notre fragilité humaine de vivre et de croire, son « témoignage en parole et en actes » nous propose toujours son alliance qui triomphe de la mort.