Homélie du frère Maurice Billet – Mardi 31 mars 2020
Nous sommes dans le Temple de Jérusalem, près de la salle du Trésor, inaccessible au public. Près de cette salle, Jésus révèle ce qu’il est, le trésor de la réalité divine. Il dit aux pharisiens qu’ils sont d’en bas, ils sont de ce monde. Lui, Jésus est d’en haut, il n’est pas de ce monde. Langage difficile pour les pharisiens, et pour nous aussi.
L’explication, la clé donnée par Jésus est très brève, mais lourde de sens. Il dit : JE SUIS. Il fait référence à l’apparition de Dieu à Moïse dans le Buisson Ardent lorsque Dieu se manifesta pour libérer son peuple de l’esclavage. Avec ce JE SUIS, Jésus s’attribue un rang divin, la nature divine, se faisant l’égal de Yahvé Dieu (Jean 5 18).
Il est livré à un interrogatoire, une enquête sur son identité. Et toi, qui es-tu ?
Voici la réponse de Jésus : Je n’ai pas cessé de le dire. Il existe d’autre traduction : « Je vous le dis depuis le commencement. » La Vulgate traduit, de manière incorrecte, mais très évocatrice : « Je suis le principe, moi qui vous parle. » Au sujet du commencement, rappelons le tout début de l’évangile de Jean : « Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, le Verbe était auprès de Dieu, le Verbe était Dieu. » et « Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne me laisse pas seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. »
La personne de Jésus est le lieu même de la révélation. C’est dans le Fils que Dieu peut être reconnu et trouvé comme Père. Et cela se manifeste de la façon la plus éminente sur la Croix. Jésus l’annonce déjà ici dans le texte que nous avons lu : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS. » La Croix permettra à Jésus de passer là où il est, c’est-à-dire dans le Père. La foi en Jésus Fils de Dieu permet de passer de ce monde d’en bas vers le monde d’en haut. Et c’est devant Jésus crucifié que notre foi se vérifie. Le nouveau buisson ardent par lequel Dieu se révèle pleinement est la Croix de Jésus, mystère insondable de la mort et de la résurrection que nous célébrerons à Pâques.