Thomas le jumeau

Homélie du frère Franck Guyen – Vendredi 3 juillet 2020

En ce jour où nous fêtons l’apôtre Thomas, demandons-nous qui est le « jumeau » de Thomas. Je dirais que d’une certaine manière, nous sommes ses frères et sœurs et jumeaux : nous aussi, nous avons à passer du sensible – je vois les plaies du Crucifié et j’entends sa parole – et de l’intellectuel –
j’estime plausible que Jésus soit ressuscité et que cela ait des implications pour moi – à la confession existentielle de Jésus : « Mon Seigneur et mon Dieu ».
Pour cela, je crois que, comme Thomas, nous avons à marcher sur un chemin où nous devons porter patiemment et sincèrement le poids du doute – est-ce que ma foi n’est pas une illusion produite par
une autosuggestion individuelle et collective ? Nous avançons, animés par la confiance en nos aînés qui nous ont précédés sur le chemin, et en premier lieu les apôtres.
Et puis, à un moment donné sur le chemin, quelque chose se passe, complètement imprévu, et nos doutes s’évanouissent comme le brouillard exposé au soleil. Une présence mystérieuse nous enveloppe soudain de la tête aux pieds, l’amour divin s’impose à nous comme une évidence, tandis
que jaillit de nos lèvres l’aveu impossible à contrôler : « Mon Seigneur et mon Dieu ».
Plus tard, l’évidence s’estompe et le doute revient : il nous faut reprendre la route, mais nous repartons de plus haut : pour moi, ce chemin ressemble sans doute à une boucle, mais c’est une spirale ascendante et non un cercle.


Oui, vraiment, « il est grand, le mystère de la foi ».

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