Homélie du frère Emmanuel Mbolihinihé – 1er dimanche de l’Avent
Le temps de l’avent, dans lequel nous entrons aujourd’hui, est une période d’un peu plus de trois semaines que l’Eglise consacre chaque année, pour nous aider à mieux nous préparer spirituellement à célébrer les fêtes prochaines de la Nativité de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
C’est le temps durant lequel l’Eglise nous invite à ouvrir plus largement nos cœurs pour accueillir l’amour et la miséricorde de Dieu envers nous. De toute éternité il a choisi de venir nous visiter dans notre misère ; il a voulu se faire l’un de nous, pour nous réconcilier avec lui et faire de nous ses enfants adoptifs, dans le Christ.
Le temps de l’Avent, c’est aussi la période durant laquelle l’Eglise nous aide, à travers des textes bibliques choisis à cet effet, à mieux nous préparer pour accueillir le même Christ, lors sa venue glorieuse à la fin des temps.
En effet, même si, après son Ascension au ciel, depuis bientôt 2000 ans, nous ne pouvons plus voir le Christ avec nos yeux de chair ni entendre sa voix avec nos oreilles charnelles, toutefois, il est constamment présent parmi nous, comme il l’avait d’ailleurs déclaré lui-même aux apôtres : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).
Mais, au-delà de cette présence permanente et discrète, le Christ se manifestera encore à la fin des temps dans toute sa gloire divine et avec puissance (Mt 24, 30).
D’autre part, si le moment de la première venue du Christ en ce monde était révélé par avance à quelques personnes que Dieu avait lui-même choisies, notamment la B.V. Marie, Saint Joseph, Sainte Elisabeth, Zacharie, etc., par contre le moment de sa manifestation glorieuse à la fin des temps n’est connu et ne sera connu par personne, à part Dieu le Père (Mt 24, 36).
Cette venue glorieuse du Christ se produira, selon ses propres enseignements, à l’improviste.
Elle se produira comme la visite d’un voleur la nuit (Mt 24, 43), comme l’irruption du déluge au temps de Noé (Gn 7, 1-24) ; comme la destruction de Sodome et de Gomorrhe au temps de Loth (Gn 19, 1-25), comme la tombée du filet du chasseur (Lc 21, 35) sur les oiseaux.
Voilà pourquoi, dans l’extrait de l’Evangile de ce premier dimanche de l’Avent, le Christ nous invite lui-même à rester vigilants, pour ne pas nous laisser surprendre désagréablement par sa venue à la fin des temps.
Notre Seigneur Jésus-Christ voudrait que, dans l’attente de ce moment, nous puissions veiller dans la foi et la prière, tout en essayant de conformer, autant que possible, notre conduite de vie à son Evangile.
Il voudrait également que nous puissions garder une attitude judicieuse et prudente par rapport aux biens éphémères de ce monde, notamment les richesses, les plaisirs de la chair, le pouvoir, l’autorité, les vaines gloires, etc., afin que ces choses ne puissent alourdir nos cœurs et nous distraire de l’essentiel, qu’est le Royaume des cieux.
Le Christ nous invite, par ailleurs, à élever nos regards, nos cœurs et nos esprits vers les réalités célestes, qui demeureront pour l’éternité.
Alors, prions, afin que le Seigneur nous aide lui-même à prendre ces avertissements au sérieux, à veiller jusqu’à la fin, dans la foi, dans la prière, dans la fidélité à nos vocations et à nos différentes responsabilités, en essayant, autant que possible, de conformer notre conduite de vie à son Evangile. Amen !