Homélie du frère Thomas-Marie Gillet – Lundi saint 6 avril 2020
Nous
voilà entrés
dans la Semaine Sainte, nous allons traverser les mystères de la
Passion du Christ pour renaître avec Lui au matin de Pâques. Lors
de son discours aux jeunes réunis sur les champs de Marienfeld, lors
de la veillée des JMJ de Cologne en 2005, le pape Benoît XVI disait
:
« […] C‘est
seulement des saints, c’est seulement de Dieu que vient la véritable
révolution, le changement décisif du monde. La révolution
véritable consiste uniquement dans le fait de se tourner sans
réserve vers Dieu, qui est la mesure de ce qui est juste et qui est,
en même temps, l’amour éternel. Qu’est-ce qui pourrait bien nous
sauver sinon l’amour ? » ( Homélie de
la veillée avec les jeunes, XXe
JMJ, Cologne – Marienfeld, 20-08-2005). N’est-ce pas à cette
révolution à laquelle il nous est donné de participer durant ces
jours saints ?
Et dès aujourd’hui avec cette parole le Christ nous invite à la révolution de l’amour : « Des pauvres vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » (Jn. 12, 8). C’est l’amour qui pousse Marie à honorer Jésus, son ami, son Seigneur, en lui versant un baume parfumé sur les pieds et en offrant par ce geste l’annonce du don d’amour suprême du Christ lui-même dans sa mort. Et sans l’opposer à l’attention qui lui est due, le Christ nous ouvre à l’amour les uns pour les autres et à l’amour envers ceux auxquels il a choisi de s’identifier, les pauvres, les « plus petits de [ses] frères. » (Mt. 25, 40). Par sa mort et sa résurrection le Christ Sauveur transfigure la misère de l’homme et répond à son besoin de salut. Et ce sont bien les saints, ceux qui cherchent à imiter le Christ hors de toute idéologie ou de tout messianisme, qui prennent au sérieux la responsabilité qui leur est confiée du soin de ceux qui leur sont proches, du soin surtout des plus pauvres, qui seront les vrais révolutionnaires. Avec ou sans covid-19, notre but reste le même : soyons tous saints !