Homélie du frère Nicolas Burle – Mardi saint 7 avril 2020
« Je donnerai ma vie pour toi »
Cette promesse faite dans un élan, sans grand discernement, serait-elle recevable pour un mariage ou une profession solennelle ?
Cette promesse de Pierre qui ne tiendra que quelques heures et qui s’effondrera non à la première difficulté, l’arrestation à Géthsémani, mais à la seconde, lorsque Pierre mis en cause trois fois reniera trois, que vaut-elle ?
« Je donnerai ma vie pour toi »
Étaient-ce des paroles en l’air ? Ces mots que l’on prononce et puis que l’on oublie ? Que l’on niera même avoir prononcés ?
En ce jour, nous contemplons le Christ qui prend au sérieux les paroles et les gestes de ses disciples.
Et Judas qui part dans un mot pour trahir, dans la nuit.
Et Pierre qui pleurera de remords, lui aussi dans la nuit.
Mais à chacun Jésus offre la miséricorde.
Et le pain quotidien pour Judas malgré sa trahison.
Et l’espérance du retour à Pierre malgré sa présomption.
« Là où je vais,
tu ne peux pas me suivre maintenant ;
tu me suivras plus tard. »
Alors Seigneur, plus tard ou maintenant, selon ton bon vouloir, puissions-nous te suivre là où tu vas, maintenant ou à l’heure de notre mort.