Homélie du frère Maurice Billet – Mardi 21 avril 2020
Le signe de la croix marque tout début et toute fin de notre prière. Il rythme nos prières, nos existences. La croix est le symbole par excellence qui signale une présence chrétienne. Chaque fois que nous traçons le signe de la croix, nous nous revêtons du nom de la Trinité.
La croix est évoquée dans le texte de l’évangile de ce jour par le serpent d’airain mis au sommet d’une hampe par Moïse dans le désert pour guérir ceux qui étaient mordus par un serpent venimeux. Nous avons ici le rappel de l’arbre du paradis et du serpent. L’airain, le bronze, est un métal solide et résistant, qui ne rouille pas ; il est l’image de la solidité et de la fidélité de l’amour du Seigneur.
« La croix est l’échelle du ciel, la lampe qui éclaire la terre et le ciel, elle est la clé qui ouvre la porte du paradis », dit le curé d’Ars. La croix est un carrefour où se croisent nos routes humaines, et celles du Seigneur.
Regarder le serpent de bronze pour le peuple c’était obtenir la guérison. « Celui qui tournait les yeux vers le signe élevé, était sauvé, non pas à cause de ce qu’il regardait, mais par le Sauveur de tous. » Sagesse 16, 17
Le regard parle beaucoup, parfois plus que des mots. Pensons ici au regard du Christ sur les hommes. Celui de Dieu, le Père. Ceux qui nous aiment sont ceux qui nous font grandir. « Les vrais regards d’amour sont ceux qui nous espèrent » dit le P. Baudiquey, méditant sur l’œuvre de Rembrandt
Regarder la croix, c’est méditer sur notre condition humaine marquée par le péché, mais rachetée par l’amour et la miséricorde divine. On raconte que saint Jérôme, après des années de jeûnes, de prières et de labeurs, demanda au Seigneur : « T’ai-je tout donné ? ». Il espérait n’avoir rien gardé pour lui, tant son amour pour le Christ était grand. Jésus lui répondit : « Non, tu ne m’as pas tout donné. – Que reste-t-il, Seigneur ? – Donne-moi aussi tes péchés. » L’amour du Seigneur est si grand qu’il enlève toutes nos fautes. Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour le juger et le condamner, mais, pour que par lui, le monde soit sauvé.
Pour terminer, je parlerai d’un autre animal, dont l’évangile de ce jour ne parle pas, mais, il est le symbole de celui que Jésus évoque dans cet évangile, c’est la colombe, l’Esprit Saint. L’Esprit est celui qui nous habite, qui nous donne la paix, qui unit toute l’humanité. Celui qui donne ce dont beaucoup d’hommes manquent, actuellement. Je parle du souffle. Que le souffle de l’Esprit anime sans cesse nos existences, dans nos déserts, dans nos joies. Il nous donne de marcher sur les pas du Christ Jésus ressuscité.
fr. Maurice Billet