Homélie du frère Thomas-Marie Gillet – Lundi 20 avril 2020

« Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? » (Jn. 3, 4) Comment faire advenir l’homme nouveau, l’homme né de l’Esprit, à la place de l’homme ancien né de la chair ? À vrai dire, chers frères et sœurs, nous le savons, l’homme nouveau est déjà né, au jour de notre baptême, que le temps de Pâque nous rappelle à chaque célébration.

Depuis notre plongée dans l’eau régénérante du baptême, l’homme nouveau est bien là, imprimé comme un sceau dans notre âme et dans notre corps. Nous sommes invités pendant ces jours marqués par la joie de la Résurrection à reprendre courage et à unir nos forces à celles de l’Esprit pour que se poursuive et soit efficace son œuvre incessante de fécondité spirituelle. L’homme nouveau poursuit sa croissance sous le souffle de l’Esprit qui est chargé de nous rappeler toute parole et tout geste du Christ pour nous convertir et nous faire entrer davantage dans son mystère de salut. Comme les disciples, chaque jour il nous appartient, dans la prière et la prédication de contempler le Verbe, ses paroles et ses actions et ainsi dans le même élan de partager le fruit de notre régénération spirituelle : « Quand ils eurent fini de prier, le lieu où ils étaient réunis se mit à trembler, ils furent tous remplis du Saint Esprit et ils disaient la parole de Dieu avec assurance » (Ac. 4, 31).

Même si parfois la source nous semble tarie, tel acte ou telle parole du Sauveur peut nous toucher à nouveau, prendre pour nous un relief inattendu, être une lumière dans la nuit. C’est bien l’œuvre de l’Esprit : nous faire découvrir et toucher l’homme nouveau appelé à poursuivre sa croissance, rendre possible une renaissance « d’en-haut » marquée du sceau de l’Évangile. Alors faisons nôtre cette prière du psalmiste : que ta parole, ton Esprit, Seigneur, soit pour nous lumière de nos pas, lampe sur la route (cf. Ps. 118, 105) !

Amen.