Homélie du frère Nicolas Burle – Mardi 12 mai 2020
Le 8 mai, nous avons fait mémoire des 75 ans de la capitulation de l’Allemagne en Europe. La fin des hostilités par écrasement complet de l’adversaire. Et fait peu connu, nous n’avons jamais signé avec l’Allemagne de traité de paix suite à cette guerre. Nous vivons depuis 75 ans dans un cessez-le-feu par épuisement puis par habitude et finalement par désir de réconciliation.
Voici la manière dont le monde donne la paix : un cessez-le-feu qui conduit au mieux à une réconciliation. La paix apparaît comme une pause, un état instable entre deux guerres. Quand les armes se taisent, les conflits se déplacent alors dans d’autres domaines économiques, commerciaux, diplomatiques.
« Ce n’est pas à la manière du monde que je vous donne la paix. »
Le Christ ne nous laisse pas la paix en l’imposant par une puissance de feu supérieure qui tient en respect le Prince de ce monde. Le Roi du Ciel n’a pas vaincu avec les armes du Prince de ce monde.
Il ne nous laisse pas non plus la paix en promettant un cessez-le-feu. Nous aurons des épreuves jusqu’au retour du Christ. Nous le savons. Nous l’avons constaté. « Il faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le Royaume de Dieu. » Il n’y aura pas de paix perpétuelle sur cette terre.
Le Seigneur nous laisse la paix, il nous donne sa paix au milieu même des épreuves et de la guerre. Il nous donne une force intérieure telle que nous pouvons tout traverser dans la paix, dans sa paix victorieuse. Comme Paul, lapidé, trainé hors de la ville, laissé pour mort, qui se relève au milieu des disciples en cercle autour de lui, accomplissant ainsi le Psaume à la suite du Christ :
Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé, tu m’épargnes les rires de l’ennemi.
Quand j’ai crié vers toi, Seigneur, mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse.
Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles, rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Psaume 29