Que faut-il pour faire un bon volontaire Dom&Go ?

Homélie du frère Nicolas Burle – 6e Dimanche de Pâques 22 mai 2022

Frères et sœurs,

Que faut-il pour faire un bon volontaire Dom&Go ? 

Que la mission ait lieu au Cameroun, en Colombie, en Egypte, en Turquie, en Terre sainte, en Zambie, au Zimbabwe ou ici à Lille, que la mission dure 6 ou 12 ou 15 mois, il s’agit d’apprendre à demeurer. Demeurer dans un lieu étranger, inconnu. Et là-bas ou ici, apprendre à aimer. Puisque l’enjeu est de demeurer, je vous affirme qu’il n’y a pas de différences entre ces volontaires et nous. Nous vivons nous aussi chaque dimanche ce que vit chaque volontaire en mission. Qu’avons-nous en commun avec les Dom&Go ?

Le premier temps est celui de l’humilité devant celui qui me reçoit. J’accepte d’être accueilli, d’être invité. Chaque dimanche, nous nous inclinons devant la générosité du Seigneur. Ce dimanche, il nous a bénis en souvenir de notre baptême. De même, les frères et les sœurs dominicains partout sur la terre accueillent ces volontaires comme des bénédictions du Seigneur. Car l’Église rend service à l’Église partout sur la terre. 

Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui 

et, chez lui, nous nous ferons une demeure.

Le second temps est celui de l’écoute et de l’observation. Car seul celui qui est humble sait se taire pour écouter et observer. Seul celui qui sait qu’il ne sait pas tout peut apprendre. À la messe, chaque dimanche, nous écoutons une parole que nous n’avons pas choisie, que nous ne comprenons pas parfois. Nous vivons la même situation que le volontaire Dom&Go de base, plein d’enthousiasme, qui se surprend à bailler d’ennui dix jours après son arrivée au milieu d’une conversation en langue étrangère. « Cela ne me parle pas », « Rien ne me parle »… Alors vais-je abandonner ? Vais-je arrêter d’écouter ? Non ! Il me faut apprendre cette langue pour la comprendre et pour pouvoir faire une rencontre. La messe est une langue étrangère : il me faut de la patience pour entrer dans la compréhension profonde de ce qui s’y passe et pour rencontrer celui qui me parle. Ce n’est pas difficile mais cela demande un effort.

Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui 

et, chez lui, nous nous ferons une demeure.

Le troisième temps est celui de la présence réelle. 

Nous demeurons tous dans cette église pourtant nous ne demeurons pas tous dans la présence réelle depuis le début de cette messe. Nous sommes ici corporellement mais notre esprit est ailleurs. Il est dans notre agenda envisageant tout ce que nous avons à vivre cette semaine. Il est dans la liste de nos problèmes plus ou moins importants qui nous accaparent. Il est dans la recette du gratin dauphinois et du crumble abricot-poire que vous allez manger tout à l’heure après la messe. L’enjeu de notre vie est d’apprendre à être présent réellement, corps, cœur, esprit et âme. Consentir au fait d’être ici car la réunion de lundi n’aura lieu que demain. Les problèmes qui m’accaparent ne seront pas réglés ici et maintenant. Le gratin et le crumble seront de toute façon brûlés car j’ai prêché trop longtemps. Ici et maintenant sont le seul temps et le seul lieu où je peux rencontrer le Seigneur. Ici et maintenant.

Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui 

et, chez lui, nous nous ferons une demeure.

Le quatrième temps est celui de l’envoi. Avez-vous déjà remarqué que l’envoi est un retour ? À la fin de la messe, nous sommes envoyés pour retourner chez nous. Mais nous avons été transformés par cette rencontre du Seigneur. Nous ne sommes plus seuls. Nous sommes devenus, chacun de nous, une demeure du Seigneur. Une demeure appelée à ne jamais oublier ce que le Seigneur a fait pour elle.

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