Homélie du frère Philippe Verdin – Lundi de Pâques 11 avril 2023
Les grands prêtres font courir une rumeur : le corps de Jésus a été volé. Marie-Madeleine pleure dans l’évangile selon saint Jean parce que on a enlevé le corps de son Seigneur et elle ignore ou on l’a caché. Elle dit au jardinier : « Si c’est toi qui l’a emporté, dis-moi où tu l’as mis pour que j’aille le reprendre. » Bref, il est question d’un trésor volé et d’un mystérieux voleur.
Le voleur, bien sûr, c’est le Christ. Il le dit dans l’Apocalypse : « Je viens comme un voleur. » Le voleur est discret, subtil, il ne fait pas de bruit, il apparait et disparait comme par magie. Le voleur sait où sont dissimulés les trésors, même quand ils sont cachés dans un vase d’argile. Le voleur est parmi nous et nous ne le voyons pas, nous ne le reconnaissons pas. Toutes ces qualités sont récapitulées en Jésus.
Que vient-il voler ? il vient voler son corps, enfermé dans le coffre-fort d’un tombeau de pierre, il vole son propre corps que la mort croyait déjà avoir gagné. En ces jours de grâces, tant qu’il y est, il vient aussi au passage arracher nos âmes aux griffes de la routine, il dérobe nos vies à la tombe, à tout ce qui nous enferme, à tout ce qui nous aliène, à tout ce qui nous attriste.
Le Christ est un voleur original, sympathique comme Arsène lupin ou Robin des bois car avec lui, personne n’est lésé, personne n’est spolié. Sn corps est volé, mais ça ne prive personne : c’est même l’inverse, avec ce cambriolage Marie-Madeleine est comblée de joie, les gardes reçoivent une prime et nous nous recevons ce corps volé au tombeau, nous le recevons en cadeau dans cette eucharistie.
Amen ! Alléluia !