Un homme de parole. C’est ainsi que le cinéaste Wim Wenders définit le pape François dans son dernier film qui vient juste de sortir mercredi. Effectivement, l’objectif du film est d’abord de mettre en image la parole d’un homme.
La parole d’un homme qui introduit un souffle neuf, qui bouscule les habitudes bien établies, comme le choix de son nom François. Cela faisait plus de 1000 ans que c’était toujours les mêmes prénoms qui tournaient parmi les évêques de Rome. Franchement dit, Il était temps !
La parole d’un homme de responsabilité qui voit bien qu’avec son élection, on lui tend une patate chaude. Il sait bien qu’en acceptant la mitre, il met le pied dans un nid de vipères. Dans le film, un enfant, candide, lui demande pourquoi il a voulu être pape. Je n’ai pas voulu être pape confesse-t-il. Et pourtant il a accepté la mission. Non par masochisme, mais par amour.
La parole d’un homme qui porte le souci du monde. François est ravagé par le pillage de notre planète avec ses conséquences sur le climat et les populations pauvres. François est touché par les milliers de personnes qui meurent chaque année en mer méditerranée. Il ne se contente pas d’être ému. Il dit son indignation. Haut et fort. Sa prise de parole est déjà un acte de courage. Impossible d’être chrétien sans réagir face au sort de ces hommes et de notre planète.
La parole d’un homme qui justement joint les actes aux mots. Il choisit de voyager à Lampedusa, en Centrafrique, de fuir les palais pour vivre dans un appartement. Par ces gestes simples, concrets, il envoie un message lisible par le monde entier. « si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. »
La parole d’un homme qui vous parle les yeux dans les yeux sans sourciller de la mort.
Mais d’où ces intuitions lui viennent-elles ? D’où lui vient cette force ? De son éducation ? Certainement. De son bon sens ? Aussi. De sa soif de vérité ? Oui mais cela ne suffit pas à tout expliquer. La force du pape François lui vient d’une autre parole qui a un jour renversé son cœur et qui depuis ne l’a jamais quitté, la parole de Jésus.
Jésus fait du neuf. Il ne se contente pas de reproduire le modèle Jean-Baptiste, Elie ou un autre prophète, non Jésus introduit une nouveauté, du jamais vu, l’amour du Père.
Jésus accepte sa mission jusqu’au bout, même si par moment, il voudrait bien laisser tomber. Surtout quand ses proches abusent de leur pouvoir, dérapent ou s’endorment au moment où il faudrait sonner l’alarme.
Jésus ne se contente pas de paroles, il pose des actes qui viennent donner chair à son amour pour les hommes. Des actes visibles, compréhensibles par tous, qui attirent les foules de partout.
Jésus porte le souci du monde. Il voit la misère du peuple qui ploie sous la charge d’une Loi momifiée, il voit l’hypocrisie des chefs religieux passés maîtres en rhétorique spirituelle et qui en profitent grassement. Il voit et il dénonce haut et fort.
Jésus parle face à face avec ses disciples de sa mort qui approche. Il leur enseigne comment il va s’avancer nu face à ses adversaires. Même si ce n’est pas dans l’air du temps où si c’est inacceptable pour certains.
Bergoglio a suivi Jésus et Jésus a fait de lui un homme de parole.
Aujourd’hui Jésus veut faire de chacun d’entre nous des hommes et des femmes de parole. Ceux qui, dans le tourbillon des affaires et des sombres perspectives, apportent la lumière d’une vie offerte, authentique, fidèle, humble et joyeuse. Ce n’est pas hors de portée. C’est là dans notre cœur, dans nos tripes, dans nos esprits, dans nos mains et sur nos lèvres.