Mercredi 18 mars 2020 – 3e semaine du Carême – frère Yves Habert
Pour des raisons sanitaires, la loi nous prive de liberté et de retrouver ceux qu’on aime. Et l’évangile d’aujourd’hui nous parle de loi.
Il est de bon ton, dans les discussions de salon ou de savants, d’opposer l’Ancien Testament, religion de la Loi et de la crainte, au Nouveau Testament religion de la liberté et de l’amour. Pourtant, Jésus nous dit qu’on ne peut pas être son disciple, entrer dans le Royaume de Dieu si on néglige le moindre des commandements qui ont été donnés dans la Loi transmise par Moïse.
Comment répondre ?
- Les commandements ont été donnés à un peuple libre. Il avait été esclave en Egypte, mais il passe de l’autre côté de la mer Rouge et Dieu lui donne ces commandements pour lui montrer que, désormais, il est un peuple libre et qu’il doit agir en peuple libre. Il doit obéir à Dieu mais non pas en se soumettant à Lui comme des esclaves, mais en répondant à une loi d’amour qui les libère de plus en plus et qui en fait des hommes responsables devant Dieu et devant les autres hommes.
Qui accomplit quoi ?
- Quand Jésus dit : « Je ne suis pas venu abolir cette loi, mais au contraire l’accomplir ! » Cela ne signifie pas qu’il est venu simplement mettre un terme, l’achever au sens où elle serait incomplète et où il faudrait la fignoler davantage. Au plus profond, il est venu l’accomplir au sens où jusqu’à Lui personne n’a été capable de suivre cette Loi dans tous ses détails, d’obéir à cette Loi, à la volonté de Dieu, pour réaliser tout ce qu’elle prescrit. Seul le Christ en est capable. Ce n’est pas pour le faire à notre place mais pour nous montrer le chemin, nous montrer comment, à notre tour, nous devons accomplir cette Loi.
Comment y arriver ?
Réduits à nos propres forces, à notre faiblesse humaine, jamais nous ne pouvons répondre à l’appel de Dieu. Mais l’Esprit Saint nous est donné, la voie nous a été ouverte par Jésus, dans l’évangile. Alors, en nous mettant à sa suite, fidèles à l’Esprit qui nous est donné, nous pouvons tendre, et non prétendre, à observer cette Loi que Dieu nous a donnée et qui nous conduit vers le Royaume.
Allez au bout de la loi d’amour
Déjà dans l’Ancien Testament, parmi toutes ces lois il y a la loi d’amour « aimez-vous les uns, les autres ». Mais Jésus la reprend et lui donne une force encore plus grande de loi : « Aimez-vous les uns les autres comme Moi je vous ai aimés ! » (Jn 13,34) Le Nouveau Testament n’évacue pas l’idée de loi mais lui donne une force bien plus grande.
Au cœur de cette crise du coronavirus vivons cette liberté que personne ne peut nous enlever, même confiné. Aimons, prions pour ceux qu’on aime, même si on ne peut pas les rencontrer. En espérant que cette distance physique temporaire ne fasse que nous rapprocher à l’avenir ! (slogan de mon marchand de vélo)