Homélie du jour du frère Philippe Verdin – Mercredi 6 mai 2020
Impressionnante humilité du Christ : « Celui qui vient à moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en celui qui m’a envoyé ». Par ces mots, Jésus répond à la question de Philippe : « Montre-nous le Père ! Montre-nous le Père !
Mais Philippe, qui m’a vu a vu le Père ! »
En effet, dés le baptême dans le Jourdain, l’Esprit désignait le Fils. Dans ce discours de la Cène, le Fils désigne le Père.
Communion étonnante des trois Personnes de la Trinité. Dans la tradition médiévale, les théologiens franciscains ont surtout insisté sur l’émanation du Christ. Il est né du Père. Il s’agissait de distinguer les Personnes divines. Les dominicains, eux, ont plutôt mis l’accent sur la relation, la relation inouïe et fondatrice qui existe entre le Père, le Fils et l’Esprit.
Si on contemple Dieu dans la relation, la question de la répartition des rôles dans la Trinité devient secondaire.
Jésus nous enseigne aujourd’hui que son rôle à lui, c’est de sauver. « Je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver. » Le cœur de la Révélation chrétienne, c’est que Jésus sauve le monde. Par sa Parole, par sa mort et sa résurrection, Jésus sauve le monde. Mais quel est le but de ce Salut ? C’est le Salut en vue de quoi ? En vue de la communion définitive avec le Père. Chaque Personne de la trinité ne joue pas son rôle dans son coin, indépendamment des autres. La médiation du Christ et de l’Esprit a pour but notre union au Père.
Or Jésus insiste : « Nul ne vient au Père que par moi. » L’Esprit nous aide à comprendre le Fils. Le Fils nous mène au Père. Le Père envoie le Fils pour nous sauver. Le Fils retourne au Père pour que nous recevions l’Esprit. L’homme est emporté dans cette spirale du Fils et de l’Esprit. L’homme est attiré par cette ronde qui monte jusqu’au Père.
Entourés par cette sarabande, cette farandole, cette périchorèse de la Trinité, nous ne pouvons que balbutier notre admiration pour l’œuvre de Dieu, notre émerveillement devant son projet. Merveille qui nous dépasse. Oui, par Jésus, avec l’Esprit, nous devenons enfants de Dieu. Que notre action de grâce éclate en cette eucharistie.