Homélie du frère Emmanuel Dollé – Jeudi 7 mai 2020
On voudrait que la mission nous élève, qu’elle nous installe sur une estrade en raison de ce que nous imaginons faire au nom du Christ. À la stupéfaction de tous Jésus, juste habillé d’un tablier, vient de laver les pieds des disciples. Est-ce humilité ou l’humiliation enfouie de la rencontre du Christ au plus intime de notre faiblesse?
J’ai été définitivement marqué entendant Eric Fuchs (professeur d’Éthique à l’Université de Genève) dire que notre péché ne nous ferait jamais descendre aussi profond que l’abaissement de Jésus dans l’Incarnation.
Le fond de notre humanité devient le lieu où le Christ propose le salut. Là, Jésus attend les prêcheurs que nous sommes. On aimerait participer à la solution des bouleversements de la pandémie, être oasis dans les déserts contemporains, mais nous sommes parmi la caravane errant dans les sables et les mirages, à la recherche de refuge et de repos.
Acceptant d’être marcheurs avec les marcheurs, ils nous accepteront, nous recevront, alors nous leur dirons celui qui nous envoie.
Silencieux et attentifs dans l’enfouissement de la solitude confiants et sereins dans la nuit de la prière déterminés malgré la fatigue des pistes.
Heureux sommes-nous si nous le faisons,
que notre joie soit d’être serviteurs
que la force de Dieu agisse dans notre faiblesse
et que seul soit reconnu comme grand Celui qui nous envoie.