Homélie du frère Philippe Verdin – Mercredi 3 mars 2021
« Si quelqu’un veut être le premier, il doit être le dernier de tous et le serviteur de tous. » Cette parole renversante, c’est exactement ce qu’on appelle un paradoxe : « si quelqu’un veut être le premier, il doit être le dernier. » Pour être parmi ses meilleurs amis, le Seigneur nous demande d’être serviteur.
L’article 3 de la Loi scoute affirme que « le scout est fait pour servir et sauver son prochain. » Rien que ça ! Eh bien nous pouvons remplacer scout par baptisé : chaque baptisé a pour mission de servir et sauver son prochain. Cela vaut aussi à l’intérieur de l’Eglise. Il n’y a pas de dignité dans l’Eglise. Le pape François a supprimé les titres honorifiques de « prélats de sa sainteté » et autres monsignori. Il n’y a pas de de dignité dans l’Eglise, il y a des charges de service. Nous sommes un peuple de serviteurs.
Attention ! Pas un peuple de laquais. Un peuple de serviteurs. Car nous sommes serviteur à l’image du Maitre qui s’est fait serviteur par amour. Le laquais sert pour toucher ses gages. Le serviteur évangélique sert par amour. Le Christ encore une fois nous donne l’exemple : « Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir. » Il lave les pieds de ses disciples le soir de Pâques. Il se fait serviteur de ceux qu’il invite à être serviteurs. C’est un des traits inouïs et scandaleux du Christ : il nous révèle un Dieu qui sert…
Jésus nous apprend à servir non pas les puissants, car alors nous espérerions une reconnaissance. Il nous invite à servir les petits, les pauvres, les malades, les personnes âgées.
Que ce carême soit pour nous un temps de vigilance pour que nous retrouvions, s’il était besoin, notre vocation de serviteurs, notre vocation d’amis de Jésus.