Homélie du frère Franck Guyen – Mercredi 1er septembre
Aujourd’hui, l’évangile de Luc nous raconte la guérison de la belle-mère de Simon – Pierre et je me suis demandé de quoi Jésus venait nous guérir exactement.
Je me suis souvenu d’une otite attrapée après m’être baigné en Corse qui m’avait fait souffrir toute la nuit. Le lendemain, le docteur appelé en urgence m’avait administré des antibiotiques et au bout d’une heure je n’avais plus mal. Alors Jésus vient-il me guérir de mon otite ?
Un autre souvenir : mon compagnon de chambrée à l’internat de l’École des Mines, qui était profondément croyant et qui allait devenir mon parrain, fréquentait régulièrement l’aumônerie des étudiants. « Viens avec moi à l’aumônerie », disait-il à l’agnostique que j’étais.
– (moi) : « Et pourquoi donc ? »
– (lui) : « Pour rencontrer Jésus qui guérit les hommes de leurs péchés »
– (moi) : « Mais je ne mens pas, je ne vole pas, je ne pratique pas une sexualité irresponsable, je ne me drogue pas, je ne tue pas. Désolé, mais ton histoire de péché ne me concerne pas ».
Alors Jésus vient me guérir de mes péchés ? Mais qu’est-ce que cela veut dire exactement ?
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Voyons ce qu’en dit l’évangile d’aujourd’hui. Quand Jésus guérit la belle-mère de Simon – Pierre, que fait-elle ? elle se lève et elle les sert.
Par analogie, quand Jésus nous guérit du péché, nous nous redressons, fermes sur nos pieds, et nous servons nos frères et la création : nous créons du beau, du bon, nous tissons une belle étoffe par nos liens d’amour et d’amitié, et nous réparons ses déchirures grâce au pardon que nous demandons et que nous donnons – et nous servons Dieu.
Le péché dans cette optique croyante, c’est ce qui nous met par terre, ce qui rend nos bras et nos jambes défaillantes, ce qui nous rend sans force et sans courage pour faire le bien et le beau et l’amour.
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Le péché, finalement, c’est une connivence avec le mal inscrite au plus profond de nous-mêmes et qui nous rend perméables aux inspirations malsaines.
Pour le croyant de la Bible, cette plaie est très ancienne, elle remonte au premier couple qui a accepté les insinuations calomnieuses du serpent sur Dieu, et c’est cette plaie que Jésus est venu guérir, lui le Fils unique totalement étanche aux suggestions du mal.
Et nous savons le prix que Jésus a payé pour pouvoir guérir nos cœurs à la racine.