Homélie du frère Philippe Verdin – Lundi 26 juin 2023

Pour le jugement, nous sommes champions ! nous jugeons notre belle-fille, les voisins, M. le curé : « il est trop mondain ou au contraire il est trop distant ; ses homélies sont trop compliquées ou au contraire il nous prend pour des demeurés… »

Le Christ nous dit : « Ne jugez pas ». Si nous jugeons, nous ne sommes pas loin de blasphémer parce que nous nous substituons au seul juge, le père : « qui es-tu pour juger ton frère ? » (Jc 4, 2) ; en plus nous sommes souvent dans l’erreur car nous ne connaissons pas la vérité sur cette personne. Nous ne connaissons pas le secret des cœurs.

Le Christ nous met en garde contre le jugement d’autrui parce que ce regard inquisiteur sur mon frère est l’adversaire coriace de la miséricorde. Il rétrécit notre cœur. Il nous aveugle sur nous-mêmes. Le jugement entraine souvent la médisance qui fait du mal et nous rend mesquin.

La morale chrétienne nous encourage au discernement. Il faut avoir le courage de dire quand il y a du mal et il faut s’émerveiller quand il y a du bien. Saint Paul nous y encourage avec une jolie formule : « Pour le péché soyez des enfants, pour le jugement soyez des adultes ! » (1 Cor 14,20)

Alors, quand nous sommes prompts à juger, regardons notre frère ou notre sœur avec le regard bienveillant. Encourageons, reprenons avec douceur s’il le faut, avec humour peut-être ; demandons au Seigneur qu’il souffle sur notre œil pour en chasser la poutre !