Saint Philippe et saint Jacques

Homélie du frère Philippe Verdin – 3 mai 2024

On ne sait pas grand-chose des apôtres. Mais ce qu’on sait nous suffit : ils ont été appelés par Jésus. Ils l’ont suivi cahin-caha. Ils ont été témoins de sa résurrection. Ils ont reçu l’Esprit Saint. Ils ont été envoyés pour annoncer la bonne nouvelle.

Ils sont apôtres, c’est-à-dire « envoyés. » Ils nous sont encore aujourd’hui envoyés par le Christ : ils traversent vingt siècles pour être aujourd’hui des nôtres, comme saints Philippe et Jacques, ils traversent le temps pour nous annoncer dans la liturgie que Jésus est fils de Dieu.

On ne sait pas grand-chose des apôtres. Cependant, en lisant attentivement l’Evangile, on peut déduire quelques traits de leurs caractères. Ainsi Philippe.

Son nom indique son origine grecque. Il est d’ailleurs l’intermédiaire entre les Grecs de la diaspora et le Christ. Il est souvent le porte-parole des apôtres auprès de Jésus. Il doit savoir mieux s’exprimer que les autres, ou alors il a plus de culot, d’audace. C’est lui qui envoie Nathanaël à Jésus, c’est lui qui met Jésus au défi de nourrir les foules lors de la multiplication des pains.

On dit des Grecs qu’ils ont inventé la philosophie occidentale parce qu’ils posaient des questions. Un berger grec, en regardant les étoiles, s’est demandé un soir : « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » C’est ainsi qu’est nait la philosophie et la réflexion théologique. En cela, Philippe est un vrai grec : il pose des questions. Il veut des explications. Il veut savoir. Il veut voir : « montre-nous le Père ! »

Philippe nous suggère de regarder le ciel étoilé et les abysses de notre cœur. Philippe nous encourage à interroger Dieu.

Mais Philippe le questionneur n’a pas encore atteint la sagesse. Philippe n’a pas encore reçu le feu de la pentecôte. Viendra le temps pour lui de comprendre que la vérité est au-delà des mots, au-delà des questions. Maitre Eckhart nous l’enseigne : L’homme qui a tout laissé, l’homme qui agit sans « pourquoi », juste par amour, cet homme est mort au monde. Il vit enfin de Dieu, et Dieu vit en lui. »

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