Homélies

Ascension du Seigneur – Le temps de la maturité.

Denis Cerba

Homélie du frère Denis Cerba, op.

Il est bien évident que le Christ ne s’est pas littéralement envolé sous les yeux de ses disciples : ce que raconte saint Luc (et qu’il est le seul à raconter parmi les évangélistes), c’est une façon imagée de transmettre une vérité importante et difficile à appréhender, mais à laquelle ses disciples ont été confrontés : le Christ est parti, il s’est retiré du monde, il s’est retiré de cette présence physique et familière, de cette présence amicale peut-on dire, qu’il avait entretenue pendant quelques jours avec eux après sa résurrection (quelques jours, 40 jours, c’est pas très clair d’après les évangiles… : ici, à la fin de l’évangile de Luc, on a l’impression qu’il s’est éclipsé dès le soir même du dimanche de Pâques, puisque dans le récit de Luc, ce qu’on vient de lire fait suite immédiatement à l’histoire des pèlerins d’Emmaüs, qui s’est passée le jour même de la résurrection, vous vous rappelez). Alors ce départ un peu brutal dans tous les cas est quand même un peu bizarre, parce que ça cadre pas a prioritout à fait avec le comportement d’un ami — alors que c’est précisément ça que le Christ avait dit vouloir être pour eux désormais : « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis », c’est l’un des tout derniers messages du Christ juste avant sa mort, donc quelque chose d’important. Un ami, en principe ça disparaît pas comme ça du jour au lendemain sans laisser de nouvelles, si ce n’est la promesse plus ou moins vague d’un retour à une date indéterminée : et force est quand même de constater qu’au bout de 2000 ans, on l’attend toujours. Jésus visiblement n’a pas tout à faitla même conception de l’amitié que nous.

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le Dimanche de Pâques

Homélie du frère Franck Dubois

Nous garderons longtemps ces images. Les pompiers pénétrant dans la vaste cathédrale, à la nuit tombée. Un toit effondré, des linges posés noircis par la suie, et tout au fond une croix brillante au-dessus de l’autel. Tombeau obscur, rehaussé de ce trait de lumière. Et personne à l’intérieur. La vie était dehors. Sur les quais de la Seine, dans les églises à l’entour dans des millions de foyers rivé à leur poste de télévision. Des prières, un effroi. « Non, ce n’est pas possible. » Une foule, accourt dehors, fébrile. Et personne ne comprend encore… Continuer la lecture

La Veille de Pâques 2019

Homélie du frère Denis Bissuel

Frères et sœurs, la nuit peut nous sembler encore bien
longue, le monde ténébreux et l’horizon bouché. Il est des
jours où on ne sait plus très bien de quel côté se tourner ni
sur qui s’appuyer. L’Eglise elle-même est particulièrement
secouée, meurtrie, notre confiance peut en être est ébranlée,
et même Notre-Dame qui trône inébranlable depuis 8
siècles au cœur de la capitale a brûlé en quelques heures
sous nos yeux ébahis. On pourrait finir par douter de tout
et de tous, par être désabusé, voire devenir cynique.
Quelques femmes avaient suivi tout ce qui s’était passé :
un vrai drame, la passion, la mort de Jésus, sa mise au
tombeau. Comme bien d’autres, elles avaient mis leur
espérance en Jésus, il allait pouvoir enfin venir à bout de
l’injustice et de la haine, de la souffrance et des malheurs, et
même de la mort. On avait cru en lui, peut-être trop
naïvement, trop vite ; et maintenant il était mort, on l’avait
déposé dans un tombeau taillé dans le roc. Avec lui
disparaissait pour toujours le moindre espoir, tout allait
recommencer comme avant Le premier jour de la semaine, dans l’aube encore imprécise les femmes se dirigèrent vers le tombeau portant des aromates. C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, une autre
Marie et d’autres encore. Il s’est alors passé pour elles
quelque chose de bouleversant, terrifiant même, que les
mots ne suffiront jamais à exprimer totalement, un
événement insaisissable et unique dont on parle encore,
comme une grande secousse, un tremblement de terre : la
pierre avait été roulée, le tombeau était ouvert, le corps
avait disparu. Continuer la lecture

Jeudi saint 2019


Homélie du frère Denis Bissuel

C’était avant la fête de la Pâque. Le peuple se préparait à
célébrer la libération de l’esclavage, la sortie d’Égypte. On
s’apprêtait à manger des pains sans levain, à immoler un
jeune agneau sans tache et sans défaut. Ce serait une fête
pour le Seigneur.

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DIMANCHE DES RAMEAUX

Homélie du frère Benoît Ente

brève homélie après la lecture de l’entrée à Jérusalem

Chers frères et sœurs,
la Semaine sainte commence dans la joie. Avant la tristesse de la trahison, de la lâcheté et finalement de la mort, il y a… la joie. Une joie impossible à baillonner. Même si l’on essayait, les pierres crieraient de joie. La joie est là au début de cette Semaine sainte pour nous rappeler qu’elle en est la finalité. Car la Passion de Jésus est en fait un passage vers la joie de la Résurrection. Ne perdons pas ce but de vue.
Jésus entre à Jérusalem comme on pénètre dans la gueule du loup. Il s’avance au-devant des hommes de pouvoir qui veulent sa mort. Il prend même les devant ; il met en scène son entrée à Jérusalem. Il fait chercher un âne. L’âne est un signe envoyé à ceux qui connaissent la Bible qu’il est bien le Messie, le roi attendu. L’âne est aussi un signe pour dire quel type de Messie il est. Désarmé, avec pour seul pouvoir son amour brûlant comme le feu.
Frères et sœurs, la joie de la résurrection se fait déjà entendre dans nos chants. Avançons libres et heureux pour suivre notre Seigneur et vivre avec lui sa Passion et sa résurrection.

 

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